Je m’intéresse aux pratiques artistiques actuelles, principalement celles qui se déroulent dans l’espace public, que j’étudie à la lumière des études postcoloniales, décoloniales et diasporiques ainsi qu’au phénomène de la mondialisation. Mes activités de recherche se concentrent principalement sur le commissariat dans des espaces d’exposition indépendants, sur le travail des artistes issu·es de la diaspora latino-américaine au Canada et sur des questions de décolonisation concernant les institutions artistiques, la commémoration et l’espace public. J’ai obtenu en tant que chercheuse principale une subvention développement Savoir (CRSH, 2020-2023) pour l’étude du phénomène des galeries d’art domestiques dans les pays (post)socialistes. Je souhaite explorer la formation d’un réseau (imaginé) trans-socialiste de ce type d’espace d’exposition et de rencontres. De plus, je suis membre du réseau international Transnational and Transcultural Art and Culture Exchange (TrACE). Ce réseau réunit des chercheur·euses de plusieurs universités à Amsterdam, Londres, Berlin, Heidelberg, Ottawa et Montréal qui se penchent sur les formes de transfert culturel et les contextes institutionnels qui facilitent la mise en oeuvre d’approches décoloniales. À travers le projet de recherche « Mondes des cultures : art et innovation sociale », dont je suis co-chercheuse (Programme Transatlantique, FRQ-SC, 2020-2023), j’explore les manières dans lesquelles l’histoire de l’art et la muséologie peuvent contribuer à (ré)imaginer le monde au-delà des paramètres néolibéraux actuels. Mon principal projet de recherche en développement explore l’émergence d’une scène artistique latinx-canadienne depuis le début des années 2000 ainsi que les multiples défis rencontrés dans le milieu artistique institutionnel de Montréal par les artistes latinx-canadien·nes.

Mes principaux intérêts de recherche portent sur la constitution et le fonctionnement des grands ensembles décoratifs baroques (églises, cloîtres, palais, jardins), en accordant une attention privilégiée au thème du cycle iconographique (séries d’œuvres d’art ordonnées selon des programmes idéologiques ou narratifs précis). Parallèlement, je m’intéresse à l’utilisation de l’emblématique dans la décoration monumentale de la même période, et à la gravure comme élément essentiel dans la construction de la culture visuelle occidentale, entre le XVe et le XVIIIe siècle.

J'ai dirigé plusieurs projets scientifiques, parmi lesquels on compte :

• une exposition sur le surréalisme portugais et un colloque international sur le surréalisme (Montréal, 1983);
• le colloque Struggle for Synthesis (Braga, 1996), en collaboration avec David Booth;
• l’exposition Bento Coelho (Lisbonne, Palais de Ajuda, 1998);
• un numéro spécial de la Revue de l’Art (Paris, CNRS, 2001) sur l’histoire de l’art au Portugal;
• une exposition sur la peinture portugaise du XVIIe siècle (Lisbonne, Musée national d’art ancien, 2004).

Mes recherches portent sur la production, la distribution et la présentation du cinéma et des arts médiatiques des pays en voie de développement, particulièrement de l’Amérique latine et des Caraïbes. Je m’intéresse aux industries créatives actuelles, notamment aux politiques culturelles et aux mécanismes de financement qui sont au cœur des relations entre les institutions cinématographiques et les réalisateurs(trices). J’explore d’un côté la production des films des communautés marginalisées : les minorités ethnographiques, diasporiques, racisées, les femmes, et d’un autre côté les nouvelles plateformes numériques de circulation audiovisuelle et la formation de publics. Étant aussi programmatrice de festivals de cinéma — TIFF, FICCI, LASA et mon projet Roots and Routes: Cuban Cinemas of the Diaspora in the 21st Century — j'ai cumulé les expériences dans l'industrie du film, ce qui me permet d'apprécier la recherche-création en tant qu’outil critique pour explorer la gestion intellectuelle, économique et sociale des évènements culturels.