Expert en : Étude des socialités par les films
FROGER, Marion
Professeure titulaire, Chercheuse
- Étude des socialités par les films
- Imaginaires collectifs
- Approches interdisciplinaires en sciences humaines
- Documentaire
- Intermédialité
- Cinéma
- Période contemporaine (arts et lettres)
Le cinéma m’intéresse en tant qu’il éveille et stimule l’expérience sociale, sur un plan imaginaire aussi bien que réel, auprès des acteurs du milieu comme des spectateurs. En étudiant des moments historiques spécifiques, j’examine comment l’épreuve du rapport à l’autre se joue et rejoue dans les processus de création et de réception des films, depuis les relations de tournage aux investissements affectifs du spectateur.
À travers différents corpus et situations sociopolitiques, mon objectif est d’interroger le désir de communauté lui-même et de comprendre son rôle dans la production et la réception des films. Qui dit désir dit aussi et surtout « épreuve » et « imaginaire » communautaires dans une dynamique sociale particulière [Cf. Le cinéma à l’épreuve de la communauté. Le cinéma francophone de l’Office national du film 1960-1985. Montréal, PUM, 2010, Prix du Canada en sciences sociales 2011].
D’un point de vue méthodologique, l’épreuve de sociabilité est la base socio-anthropologique des mes recherches. J’entends par elle l’expérience sociale vécue par les acteurs du champ cinématographique (filmeurs/filmés/spectateurs), avec ses cadres, ses rites, ses incertitudes et ses contradictions. Dans mes études de réception, je porte une attention particulière aux émotions sociales parce que ce sont elles qui font le lien entre l’expérience réelle et l’expérience filmique et qu’elles renvoient à l’épreuve – et à ses déterminants socioculturels - du rapport à l’autre. Dans mes analyses de film, je m’intéresse à la manière dont sont construites différentes postures de spectateurs, relatives à son inclusion, son exclusion, son intrusion, soit à sa tierce-position, vis-à-vis des groupes qui font les films ou qui y sont représentés et fictionnalisés [Cf. L’expérience imaginaire de sociabilité au cinéma : analyse de la tierce position du spectateur dans le cinéma français des années 1955-1965, FQRSC].