Daniel Fiset
Doctorat en histoire de l'art
Le principe qui motive ma recherche est celui d’une porosité potentielle entre des pratiques comprises comme artistiques et d’autres pratiques « amateures » qui, dans la conjoncture actuelle et malgré le bon vouloir de beaucoup d’acteurs du monde de l’art, sont tenues à l’écart de la pratique artistique « conventionnelle », institutionnalisée.
Mon parcours en histoire de l’art commence il y a près de 10 ans, alors que je décide de suivre un cours complémentaire sur l’art moderne lors d’études en communication et politique. L’année suivante, je fais le saut pour un baccalauréat spécialisé en histoire de l’art; « pur produit » de l’Université de Montréal, je n’ai pas quitté le Département depuis.
Le principe qui motive ma recherche est celui d’une porosité potentielle entre des pratiques comprises comme artistiques et d’autres pratiques « amateures » qui, dans la conjoncture actuelle et malgré le bon vouloir de beaucoup d’acteurs du monde de l’art, sont tenues à l’écart de la pratique artistique « conventionnelle », institutionnalisée. Je cherche à comprendre comment ces deux modes d’existence culturelle interagissent et redéfinissent, par leur interaction, les usages et fonctions de l’art en société.
Dès le baccalauréat, j’ai privilégié deux formes particulières de pratiques artistiques qui me suivent encore aujourd’hui, soit la photographie et l’art public. Pour mes recherches doctorales, je m’intéresse plus particulièrement à la photographie d’art contemporain, à ses liens avec la culture visuelle et à son existence en tant que technologie. Mon corpus me permet de réfléchir l’interaction entre art et non-art en contexte actuel, notamment en ce qui a trait à l’existence médiatisée des images en réseau. Dans le cadre de projets de recherche dirigés par Suzanne Paquet, j’ai pu également constater la relative invisibilité de certaines pratiques en art public dans le contexte montréalais et québécois, invisibilité qui, malgré qu’elle soit parfois contrée par une présence marquée de l’œuvre sur Internet, incarne le rapport de force entre l’art public pratiqué aujourd’hui et des pratiques culturelles plus spectaculaires qui se déploient dans l’espace public.
Parallèlement à mes inclinations universitaires, j’ai pu m’engager concrètement dans mon champ de recherche en travaillant comme éducateur dans des institutions montréalaises. Après un stage au service éducatif du Musée des beaux-arts de Montréal, j’œuvre depuis près de quatre ans comme éducateur chez DHC/ART, poste qui me permet de mettre en pratique certaines des réflexions engendrées par ma recherche doctorale et de poursuivre la réflexion sur les liens entre le public et l’art actuel. À cet égard, il me semble essentiel de mettre en commun histoire de l’art et éducation artistique et de faciliter l’ouverture des discours sur l’art actuel.