Viva Paci
Doctorat en littérature comparée, option Littérature et cinéma, chercheuse, auteure, professeure et responsable de programme à l’Université du Québec à Montréal
« Je crois que dans l’écriture on rend d’abord hommage à ce qui nous a motivé, sachant qu’en travaillant en profondeur, la transmission sera d’autant plus juste. »
Originaire de la cité historique de Syracuse, nichée sur les côtes orientales de la Sicile, Viva a profité d’études supérieures singulières pour parfaire son expertise cinématographique; d’abord à Bologne, puis à l’UdeM. Un passage outre-Atlantique, à ses yeux, en parfaite continuité intellectuelle et artistique.
« J’avais développé une sympathie pour Montréal et une admiration pour le Québec, que j’avais découvert pendant un séjour de recherche à la maîtrise. L’intérêt pour les travaux d’André Gaudreault sur le cinéma des premiers temps et l’intermédialité a donné le coup de grâce », se souvient Viva.
« Durant mes études supérieures à l’UdeM, j’ai appris et construit tout ce qu’il faut pour entreprendre une carrière dans le milieu universitaire : la recherche, le partage des découvertes, la conception des démarches de financement, l’enseignement, l’écriture, et l’amour de ce processus… qui meuble aussi les week-ends », ajoute-t-elle.
Authentique et passionnée, Viva a ensuite enseigné en Suisse et en Italie, et a aujourd’hui fait de même dans trois des quatre universités montréalaises. Elle poursuit ses recherches en histoire et théories du cinéma avec ses collègues et amis, prononce de multiples conférences et rédige des articles qui rehaussent les pages de revues cinématographiques internationales.
En plus de sa vaste expérience et de son adresse analytique avérée, Viva Paci a su conserver un esprit neuf et ouvert dans l’appréciation et l’examen du cinéma. Membre du Centre de recherches intermédiales en arts, lettres et techniques (CRIalt) et du Groupe de recherche sur l'avènement et la formation des institutions cinématographiques et scéniques (GRAFICS), deux instances logées à l’UdeM, elle s’investit dans l’étude d’œuvres artistiques historiques et contemporaines.
« Je travaille beaucoup et ma curiosité, de même que mon envie de découvrir, demeure pleine. Je continue à m’enthousiasmer devant l’intelligence de certaines œuvres et de certains auteurs, et pouvoir les faire connaître à mes étudiants est particulièrement stimulant », résume celle qui dirige maintenant à l’UQAM la concentration Cinéma et images en mouvement du programme de maîtrise en communication.
Viva s’intéresse entre autres aux relations intermédiatiques conceptuelles et pratiques, où cinéma, télévision et nouveaux médias entretiennent un dialogue renouvelé. L’analyse de l’image et ses approches hétérogènes sont aussi au cœur de ses recherches, et ce, depuis plusieurs années.
L’auteure y a d’ailleurs consacré en 2011 et 2012, en parallèle à son enseignement universitaire, une bonne part de ses énergies. Elle a d’abord publié La comédie musicale et la double vie du cinéma, puis La machine à voir. À propos de cinéma, attraction, exhibition. Ce dernier ouvrage fait écho à une démarche scientifique entreprise à l’Université de Montréal, où elle avait rédigé une thèse traitant du concept d’attraction au grand écran.
« Scripta manent » [les écrits restent], nous rappelle Viva. Cette citation latine illustre l’importance de sa démarche. « Je crois que dans l’écriture on rend d’abord hommage à ce qui nous a motivé, sachant qu’en travaillant en profondeur, la transmission sera d’autant plus juste », souligne-t-elle.
Le conseil de Viva : « Participez à des colloques, si possible internationaux. Il est important d’écouter et de côtoyer ceux dont on lit les livres. Des "livres qui parlent", c’est parfois émouvant. Et suivez les festivals de cinéma, en planifiant s’il le faut des voyages qui vous permettront d’apprécier ceux de villes différentes. Aussi, fréquentez la Cinémathèque québécoise toute l’année! »