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/ Département d'histoire de l'art et d'études cinématographiques

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Zhamila Tampayeva

Maîtrise en histoire de l'art - Chargée de communication principale chez l'Association canadienne pour les Nations Unies

Celle qui veut changer le monde

Cinq langues, une scolarité poursuivie sur trois continents et à 25 ans seulement, un poste de chargée de communication principale pour le compte de l’Association canadienne pour les Nations Unies : Zhamila Tampayeva va vite. Il faut dire qu’elle s’est fixée une mission des plus héroïques, celle d’œuvrer pour le développement d’un monde meilleur. Rencontre avec une toute jeune femme à l’ambition bien vive.

« J’ai toujours beaucoup travaillé. Je suis Kazakhe et j’ai grandi à Astana, mais j’ai su très vite que je voulais aller faire des études en France. Alors, j’ai appris le français après les cours. Quand je suis arrivée à Bordeaux pour faire mes études en histoire de l’art, je me débrouillais bien, mais les professeurs parlaient rapidement et il y avait des termes spécifiques que je ne connaissais pas. Alors, j’enregistrais les cours et je passais mes nuits à les retranscrire. Pour moi, c’était normal. C’est ce qu’il fallait que je fasse pour réussir. Pour aller là où je le souhaitais », raconte celle qui parle aujourd’hui le kazakh et le russe, ses langues maternelles, le français et l’anglais, par nécessité, et l’italien, appris juste pour le plaisir.

La bienfaisance par-dessus tout

Et là où elle souhaitait aller, après l’obtention de son baccalauréat, c’était à Montréal, et même précisément à l’Université de Montréal. Elle avait déjà fait un trimestre d’échange et elle était tombée amoureuse de la ville et du campus. Dès lors, elle n’avait plus qu’une idée en tête, faire sa maîtrise sous la direction de la professeure Suzanne Paquet.

« Aux cycles supérieurs, l’important, c’est de trouver une superviseure ou un superviseur passionné par la même chose que toi, avance Zhamila Tampayeva. Je voulais travailler sur la photographie et la performance et Mme Paquet était l’une de rares à s’intéresser elle aussi à cette question. J’ai été chanceuse qu’elle veuille bien encadrer ma maîtrise. »

Elle dépeint sa directrice de maîtrise comme quelqu’un d’éminemment intelligente bien sûr, mais surtout attentive et rigoureuse.

« Elle souhaite vraiment que ses étudiantes et étudiants réussissent et elle leur donne les outils pour, ajoute-t-elle. Ou plutôt, elle va faire en sorte que ces personnes les trouvent par elles-mêmes. Elle m’a obligée à développer ma pensée critique et analytique et m’a forcée à rédiger de manière concise et articulée. Ça me sert encore tous les jours dans mon travail. »

Dès sa maîtrise, elle commence à se poser des questions sur la suite. Elle s’implique à l’époque dans de nombreux organismes de bienfaisance sur le campus et ailleurs, et elle sent « au fond de son âme » que c’est dans ce milieu qu’elle voudrait en réalité faire carrière.

« Ça me remplit »

Depuis sept mois, elle occupait le poste de coordonnatrice du contenu numérique et vient d’être promue au poste chargée de communication principale à l’Association canadienne pour les Nations Unies, un organisme à but non lucratif qui a pour mandat d’éduquer et de faire participer les jeunes citoyens au développement d’un monde meilleur basé sur l’atteinte des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) établis par l’ONU pour guider la communauté internationale jusqu’en 2030, et tout bonnement, sauver le monde.

« Je suis chargée de gérer toutes les communications organisationnelles et de travailler avec diverses équipes sur la mobilisation et l'éducation des Canadiennes et Canadiens sur les questions de paix et de sécurité, de diplomatie, d'environnement, de diversité et de développement durable, résume-t-elle. Nous avons des projets liés à l’employabilité, nous nous chargeons de trouver des stages pour les jeunes dans les bureaux des organismes liés à l’ONU. Entre autres, en 2021 et 2022, j’ai beaucoup travaillé sur un programme qui s’appelle Génération ODD, et qui aide les jeunes à définir les problèmes qui se posent dans leur communauté et à trouver des solutions. L’empathie est toujours au cœur de nos apprentissages, de nos projets, de nos réalisations. »

Son contrat vient d’être renouvelé et avec un grand sourire, elle nous confie qu’elle sera encore là au moins pendant un an.

« J’aime tellement ce que je fais! lance-t-elle. Ça me remplit, ça me met en joie. J’ai toujours été particulièrement touchée par les choses injustes et j’ai toujours voulu les changer. J’ai réussi à réaliser mes rêves, et j’aimerais que tout le monde puisse en dire autant. Et si certaines personnes ont besoin d’un coup de pouce pour ça, je veux être là pour elles. »

Quitte à mettre définitivement une croix sur l’histoire de l’art?

« Je trouve qu’il y a un lien entre les deux, répond-elle. D’abord parce qu’on ne peut pas véritablement rencontrer l’art si on n’est pas empathique. Et parce que l’art nous apprend à voir la beauté dans tout et dans tout le monde… »