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/ Département d'histoire de l'art et d'études cinématographiques

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Appel à communications - "Imagination" - Échéance 31 janvier 2017

XVe École de Printemps, Université de Genève du 8 au 12 mai 2017

S'adresse aux doctorants et post-doctorants en Histoire de l'art.

Appel à communications :

« Imagination » - Échéance 31 janvier 2017.

La XVe École de Printemps, organisée par le Réseau International de Formation en Histoire de l’Art, se déroulera à l’Université de Genève du 8 au 12 mai 2017 et portera sur l’imagination. L’École permettra aux doctorants et post-doctorants de spécialisations et d’horizons divers de partager leurs recherches, leurs approches et leurs expériences dans un forum au cours duquel ils coopèreront avec des chercheurs avancés. Les programmes des précédentes Écoles de Printemps se trouvent sur le site www.proartibus.net. La participation à une École de printemps constitue l’un des éléments nécessaires à l’obtention d’un complément de diplôme de la formation internationale en histoire de l’art. Nous recommandons ainsi aux candidats, doctorants et post-doctorants, de proposer des communications précises, en rapport avec leurs sujets de recherche, quelle que soit la période de l’histoire de l’art et le domaine qu’ils étudient, et quelles que soient les formes d’expression qu’ils souhaitent aborder.

Thème

L’art et l’imagination entretiennent depuis toujours des liens à la fois complexes et évidents. La XVe École de Printemps sera consacrée à ce thème, dont il s’agira d’élucider les multiples dimensions. L’imagination est tout d’abord une faculté d'inventer et de concevoir. Ensuite, le mot imagination signifie le résultat de l’action d'imaginer qui peut s’articuler en tant que « chose imaginée ou imaginaire », et qui peut se manifester dans l’acte de « rendre visible » et de « représenter ». Ainsi, à partir de cette acception, la dimension poïétique du mot imagination prend sens. Les journées de l’École de printemps 2017 seront donc consacrées à une reconsidération des notions, fonctions et réalisations de l’imagination dans l’art et l’architecture de toutes les époques de l’histoire.

Dans ce contexte, il est important d’intégrer dans la discussion le fondement étymologique du mot imagination en latin imago. Dans sa signification originaire, ce mot se rapporte au mot latin imitor par la dimension mimétique d’une représentation, à savoir le produit à l'image des ancêtres. Des autres emplois du mot imago s’étendent aux visions du rêve, aux fables et même aux spectres, se rapprochant ainsi du champ sémantique du mot imaginatio, qui comprend – mais ne se limite pas à – des significations telles que fantaisie, idée, vanité. Dans ce contexte, les écrivains latins pratiquaient des emprunts terminologiques au grec, en employant à la place de imago des mots tels que phantasia (ϕαντασ́ια) ou phantasma (ϕ́αντασμα), anticipant le « fantastique » français.

La dimension fantastique de l’imagination se situait pour Aristote « à mi-chemin » entre perception et réflexion. Ce concept reste présent jusqu’au Moyen Âge dans les écrits notamment de Boethius au début du VIe siècle. Dans son commentaire sur Perihermeneias d’Aristote (De l'interprétation), Boethius place l’imaginatio entre la perception des sens et la compréhension. Au pluriel « imaginations » (imaginationes) se réfère à ce qui a une qualité sensorielle, générant ainsi une compréhension (intellectus) au-delà de toutes expériences.

Dans cette perspective, l’imagination médiévale, produite à la fois par le texte et par l’image, stimule l’esprit et soutient la création. Ainsi, l’imagination peut être perçue comme le fondement de toute compréhension. À la période moderne, la notion d’imagination est associée aux différents concepts théoriques des idées et de l’invention (imaginatio, disegno, inventio). Ces concepts se transmettent – et ainsi se développent – de façon particulièrement variée et effective dans l’art comme dans l’architecture de cette époque.

Au XVIe siècle, Vasari déclarait que seules des œuvres conçues par une imagination effervescente pouvaient solliciter l’imagination. L’auteur des Vite était, semble-t-il parfaitement conscient du lien existant entre l’imagination de l’artiste et celle de son public. À l’acte de percevoir correspond l’exercice de l’imagination. Ainsi, les impressions créées par l’exécution particulière du peintre conduisent le spectateur à reconnaître l’objet représenté. Les sensations produites par un modèle empiriste de l’esprit et guidées par la perception de l’art, sont un passage vers les idées et la reconnaissance de l’objet. Au XVIIe siècle, Rogers de Piles constate que le spectateur se plait à découvrir et à terminer ce que l’imagination attribue au peintre, bien qu’en fait cela ne provienne que d’elle-même. Au XVIIIe siècle, en Angleterre, Joshua Reynolds écrit à propos de l’œuvre de Thomas  Gainsborough que sa manière « indéterminée » de peindre contient assez d’ « effet général » pour rappeler l’original aux spectateurs et que leur imagination comblera les manques de façon bien plus exacte et satisfaisante que ne l’aurait fait l’artiste.

À l’époque contemporaine, l’implication du spectateur dans l’art, présupposée tout au long du processus de la conception et de la production de l’œuvre, revêt non seulement une importance considérable, mais devient un fait inévitable. La signification croissante de la participation active du spectateur dans la genèse de l’œuvre d’art a été développée dans la notion de l’opera apertaœuvre ouverte de Umberto Eco. Dans ce contexte, l’imagination considérée comme une faculté cède la place à la notion quelque peu diffuse de l’imaginaire, comme en témoigne le livre que lui consacre Jean-Paul Sartre. Dans cet ouvrage, le philosophe français cherche à décrire les grandes fonctions de la conscience permettant de créer un monde de non-réalités, ou "imaginations" et sa corrélation noétique, l'imaginaire. Si ce dernier est intimement lié aux activités de la conscience, la catégorisation de l'imagination en tant que faculté est invalidée.

Dans le domaine de l’architecture et de l’urbanisme, l’imagination joue également un rôle important. Depuis l’antiquité se manifeste la volonté d'ériger un monde sans modèle. Parmi les exemples les plus célèbres figure la Jérusalem céleste, ville (ou temple) monumentale de forme régulière, évoquée dans l’apocalypse biblique. Ce site spirituel apparaît dans de nombreux écrits et images au Moyen Âge et durant la période moderne. D’autres constructions « ré-imaginées » à posteriori, tels que les merveilles du monde antique, ont été représentées jusqu’à nos jours. L'acte fondateur de l'utopie moderne se situe en 1516, avec la parution de l'ouvrage éponyme de Thomas More, une fiction consacrée à la description de l'île d'Utopie, de ses habitants et de ses villes agencées de manière régulière. Ce livre pose les prémices de ce qui va devenir un genre littéraire à part entière dont le but est de nous soustraire au déjà-vu, ainsi que d’exprimer un mécontentement de l’état présent auquel s’oppose une société imaginaire parée de toutes les vertus. La fiction utopique fait appel à l'architecture et à l'urbanisme afin de renforcer sa crédibilité. Dès lors, les architectes proposent des projets utopiques pouvant se réaliser dans un futur plus ou moins proche, mais aussi des constructions impossibles et des réalités irréelles visant à susciter des réflexion et des discussions sur l’architecture de la ville, de la société, du monde et sur l’utilité de l’imagination utopique.

Procédure de candidature

L'appel à communications sera mis en ligne sur les sites internet du Réseau (www.proartibus.net), de l’Université de Genève (www.unige.ch/edp2017), de l'INHA (www.inha.fr), ainsi que sur ceux des autres établissements membres du Réseau. Les doctorants et post-doctorants souhaitant participer sont priés de soumettre un projet de communication (et un seul) de 15 minutes au plus, accompagné d'un court CV. Les propositions ne doivent pas faire plus de 1800 caractères, ou 300 mots, et peuvent être rédigées en anglais, français, allemand ou italien. Elles doivent être soumises dans un format Word, et doivent comporter le nom du candidat, ses adresses (électronique et postale), l'établissement et le pays dont il dépend. La proposition et le CV doivent être joints en un seul document dans un courriel (nom de fichier : Proposition_Prénom_Nom_abrégé de l’institution, exemple : Proposition_Leon_Battista_Alberti_UNIFI). La ligne « sujet » doit préciser le nom du candidat et le pays dans lequel il est inscrit. Les courriels sont à adresser à : edp2017 @ unige.ch avant le mardi 31 janvier 2017.

Les propositions seront rassemblées, examinées et sélectionnées par pays. Les organisateurs établiront, de pair avec des représentants de chaque pays du Réseau, un programme définitif. L’annonce de la sélection des participants sera diffusée au début du mois de mars 2017.
 Nota bene : dans les deux semaines suivant l’acceptation de leur proposition, les participants devront en soumettre une traduction dans une autre des langues officielles du Réseau. Un mois avant le début de l’École, ils devront en outre envoyer aux organisateurs le texte complet de leur communication, ainsi que leur présentation Powerpoint. Étant donné que les participants font leur communication dans leur langue maternelle, la maîtrise des autres langues est indispensable. Les participants des pays latins doivent maîtriser au moins d’une façon passive l’anglais ou l’allemand, et ceux des pays anglophones ou germanophones le français ou l’italien.

La série de problématiques qui suit est destinée à suggérer des domaines et directions de recherche et n'a de valeur qu'indicative ; il n'est pas nécessaire de s'y référer dans les propositions de communication.

  • Imagination et image
  • Imagination et représentation
  • Imagination et magie
  • Imagination et utopie
  • De l’imaginaire à la réalité / de la réalité à l’imaginaire
  • Projection et projet
  • Imagination, perception, réception
  • L’imagination de l’artiste /architecte
  • L’imagination du spectateur
  • L’imagination et texte
  • L’imagination de l’art
  • Imagination et réflexion esthétique
  • L’imagination dans les livres d’architecture
  • L’architecture de l’imagination
  • Notions de l’imagination
  • Le temps de l’imagination

Les propositions pour intervenir à titre de répondant

Les étudiants ayant participé deux fois ou plus aux Écoles antérieures peuvent poser leur candidature à titre de répondant seulement. Nous encourageons de cette façon les jeunes chercheurs, post-doctorants et doctorants dont les recherches sont déjà avancées à participer aux Écoles en animant la discussion concluant chaque session. Les répondants feront un bilan critique de la session, poseront des nouvelles questions et élargiront le débat à d’autres problématiques, déjà évoquées ou non par les intervenants. Les répondants peuvent également ouvrir d’autres pistes afin de poursuivre la discussion dans les directions suggérées par leurs propres recherches.

Tout candidat souhaitant participer à cette École à titre de répondant est prié de faire parvenir aux organisateurs (edp2017 @ unige.ch), avant le 31 janvier 2017, un CV et un court texte de motivation mettant en valeur ses aptitudes et ses compétences. Le candidat doit également faire valoir la pertinence de ses recherches à l’égard du thème choisi. Les propositions ne devront pas dépasser 2000 signes ou 300 mots et pourront être rédigées en allemand, anglais, français ou italien. Elles doivent être soumises en format Word, et doivent comporter le nom du candidat, ses adresses (électronique et postale), l'établissement et le pays dont il dépend. La proposition et le CV doivent être joint en un seul document dans un courriel (nom de fichier : Proposition_Prénom_Nom_abrégé de l’institution, exemple : Proposition_Louis_LeVau_ParisX). La ligne « sujet » doit préciser le nom du candidat et le pays dans lequel il est inscrit.

Les propositions de communication (professeurs)

Comme chaque année, les professeurs du Réseau pourront soit proposer une communication, soit encadrer une séance à titre de président ou de répondant. Les enseignants souhaitant intervenir dans le programme sont priés de faire connaître leurs intentions au Comité organisateur par courriel à l’adresse suivante, avant le 31 janvier : (edp2017 @ unige.ch).

Correspondants nationaux

Pour le Canada : Johanne Lamoureux (Paris, Institut national d’histoire de l’art) et Todd Porterfield (Université de Montréal) ; pour la France : Elitza Dulguerova (Paris, Institut national d’histoire de l’art), Béatrice Joyeux-Prunel (École normale supérieure de Paris), Christian Joschke et Ségolène Le Men (Université Paris Ouest Nanterre La Défense) ; pour l’Allemagne : Thomas Kirchner (Paris, Deutsches Forum für Kunstgeschichte) et Michael F. Zimmermann (Katholische Universität Eichstätt-Ingolstadt) ; pour l’Italie : Marco Collareta (Università degli Studi di Pisa) et Maria Grazia Messina (Università degli Studi di Firenze) ; pour la Suisse : Jan Blanc (Université de Genève) ; pour les États-Unis, Henri Zerner (Harvard University) ; pour le Japon, Atsushi Miura (Université de Tokyo).

Comité d’organisation

Unité d’histoire de l’art, Université de Genève : Marie Theres Stauffer avec Coralie de Sousa (Université de Genève)

Organisation : Réseau International de la Formation à la Recherche en Histoire de l’Art
 – The International Consortium of Art History (www.proartibus.net)